Quelle est la singularité de notre société et, en conséquence, comment la nommer ? Nous exposons d’abord une critique de trois termes : « libéralisme », « capitalisme » et « néolibéralisme » qui sont associés à cette société par beaucoup de chercheurs en sciences humaines. Nous démontrons que le libéralisme classique, non autoritaire, d’Adam Smith est une utopie. Quant au mot capitalisme, il diffuse une confusion majeure, celle entre marché et entreprise. S’agissant du « néolibéralisme » de Hayek et Friedman, nous faisons ressortir qu’il n’est pas du libéralisme. Ensuite, nous soulignons que notre société est organisée par et pour les entreprises, nous permettant de formuler la proposition de l’appeler « Entreprise-Monde ». Enfin, nous mettons en lumière la tyrannie – liée à l’entreprise -, spécifique de cette société, et invitons à se demander pourquoi la plupart des chercheurs en sciences humaines semblent ne pas la « voir ».

What is the singularity of our society and, consequently, how to name it? We first present a critique of three terms: liberalism, capitalism and « neo-liberalism » which are associated with this society by many researchers in the humanities and social sciences. We show that the classical, non-authoritarian liberalism of Adam Smith is a utopia. As for the word capitalism, it spreads a major confusion, that between market and company. Concerning the « neo-liberalism » of Hayek and Friedman, we argue that it is not liberalism. Then, we underline that our society is organized by and for companies, allowing us to formulate the proposal to call it « Enterprise-World ». Finally, we highlight the tyranny – linked to the company – specific to this society, and invite us to wonder why most researchers in the humanities seem not to « see » it.

Tyrannie ; libéralisme ; néolibéralisme ; capitalisme ; entreprise

Tyranny; liberalism; neoliberalism; capitalism; company