Jean-Luc Moriceau ¹
¹ Institut Mines-Télécom Business SchoolEM Normandie Business School, Métis Lab
DOI : 10.34699/rido.2022.15
Le livre de Grégoire Chamayou, La Société ingouvernable, ne peut que laisser intranquille. Nous le lisons comme une invitation à nous rendre compte que, dans ce que nous écrivons et transmettons, se glissent incognito nombre idées et arguments du néolibéralisme. Il nous faut apprendre à les décrypter. On le savait pour des théories comme celles de l’agence ou liées à l’optimisation financière mais, plus troublant, le livre les montre à la manoeuvre par exemple dans le dialogue avec les parties-prenantes. Les conséquences d’un tel libéralisme autoritaire agissent bien au-delà de la sphère économique : elles impriment les subjectivités et les formes de vie, elles accroissent inégalités et iniquités. Ne sous-estimons pas ces effets. Demandons-nous que faire pour qu’il ne passe pas par nous.
Grégoire Chamayou’s book, La Société ingouvernable, can only leave us intranquil. We read it as an invitation to realize that, in what we write and transmit, there are many ideas and arguments of neoliberalism that we must learn to decipher. This was well known for theories such as the agency theory or financial optimization, but more troublingly, the book uncovers them at work, for example, in the dialogue with stakeholders. The consequences of such authoritarian liberalism act far beyond the economic domain: they imprint subjectivities and forms of life, they increase inequalities and inequities. Let’s not underestimate these effects. Let’s ask ourselves what we can do to prevent them from passing through us.
Libéralisme autoritaire ; néolibéralisme ; enseignement du management ; théorie des parties-prenantes.
Authoritarian liberalism; neoliberalism; management education; stakeholder theory.
Pour citer cet article :
MORICEAU J.-L. (2022). « Du libéralisme autoritaire qui passe par l’enseignement de la gestion « . Revue RIDO, n° 3, pp. 90-101. Disponible sur https://doi.org/10.34699/rido.2022.15
- Par Jacques‑Olivier Catois
- 20 juillet 2022